On se demande pourquoi, en des temps où l'on pourrait s'affranchir de l'obscurantisme, une religion peut susciter un tel extrémisme, car quoi qu'on puisse en dire, il y a bien une spécificité de l'islam radical face aux autres intégrismes religieux. Comment, au nom d'une religion, des individus peuvent-ils choisir de tuer des innocents en se faisant exploser eux-mêmes ? Comment peuvent-ils répandre un slogan aussi effrayant que « vous aimez la vie, nous aimons la mort » ?

Au cœur de l’Islam : des chefs militaires

N'est-ce pas le cœur de l'islam qu'il convient d'interroger ? N'y a-t-il pas dans la source même de cette religion, le Coran et l'éclosion guerrière de l'islam au VIIème siècle, la meilleure justification de l'extrémisme religieux en sa forme si singulière qu'est le djihad ? Le prophète majeur de l'islam et ses successeurs étaient des chefs militaires à la différence du Christ ou de Bouddha et de leurs disciples.

Les successeurs d'Hassan al-Banna reprennent ainsi, dès 1928, quantité de passages du Coran pour justifier leur délire de haine : « Tuez-les partout où vous les trouverez, et chassez-les d'où ils vous auront chassés » (2,187), « Je punirai les infidèles d'un châtiment cruel dans ce monde et dans l'autre. Ils ne trouveront nulle part de secours » (3,49), « Combattez-les, afin que Dieu les châtie par vos mains et les couvre d'opprobre » (9,14), etc. A ceux qui adhèrent plutôt à la conception d'un « islam modéré » face à un « islam radical », ayez le courage de reconnaître la responsabilité de l'islam lui-même dans l'islamisme.

Les fondamentaux de l'idéologie islamique, qui viennent de textes qui ont presque 1400 ans, sont à la base des développements ayant conduit aujourd'hui à des exacerbations presque inimaginables, dont le principal résultat est : d’une part, la haine d’Israël, des Etats-Unis et de l'Occident en général (car cette civilisation occidentale construit ses lois sur base du droit et n'applique pas la charia) et le maintien de l'essentiel du monde musulman dans la pauvreté, l'ignorance et le dénuement intellectuel de l'autre.

La crainte (ou l'aveuglement) des élites occidentales, qui refusent d'appréhender ce terrorisme islamique pour ce qu'il est, conduit à des attitudes de compromis et de lâcheté qui ne peuvent qu'encourager les extrémistes et le terrorisme. La peur de froisser les musulmans nous empêche d'apporter la résistance adéquate à ces menaces. Que du contraire, la moindre concession à un fanatique ne fait que lui montrer une faiblesse et donc exacerber ses passions. 

Une rhétorique anti-juive

A ceux qui pensent que le Hamas se nourrit exclusivement de la tragédie du peuple palestinien, cette assertion est contredite par l'histoire de l'islamisme radical, dont la rhétorique violemment anti-juive a précédé la création de l'Etat hébreu. Le Grand Mufti de Jérusalem - Haj Amin al-Husseini, ami de Hitler et idéologue islamo-nationaliste ayant inspiré nombre de courants radicaux au Proche-Orient - a dès l'origine fait de l'antisémitisme la pierre angulaire de son édifice religieux et intellectuel. Son influence a croisé celle des Frères musulmans, dont le fondateur, Hassan al-Banna, a placé le jihad au cœur de sa vision politique d'un islam conquérant.

Aujourd'hui, leurs idées sont plus vivantes que jamais. L'antisémitisme jihadiste n'est pas une réaction au sionisme ou à l'existence de l'Etat d'Israël. Pour l'islamiste radical, tout ce qui est juif est mal, et tout ce qui est mal est juif. Cette conviction profonde est historiquement à l’origine de la tuerie de l’hyper-cacher de Paris et d’autres actes antisémites odieux. 

En mettant, par ailleurs, en évidence l'impact du nazisme sur l'islamisme radical, ces informations aident à mieux comprendre la nature des enjeux pluriels auxquels nous devons faire face dans un contexte de terrorisme international. 

La charte du Hamas mentionne la destruction d'Israël, mais également l’extermination des juifs. L’enjeu est doublement enraciné.

Lucidum

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