Cinquante nuances de genre

RCTA est devenu un hashtag populaire sur la plateforme, avec plus de 201 millions de vues à ce jour. Il en existe également plusieurs variantes, dont RCTA Exposed. Les adeptes de la RCTA - qui sont pour la plupart des adolescentes blanches - pensent qu'elles sont nées avec la mauvaise identité raciale. La plupart d’entre elles se voient coréenne. Pour affirmer leur « véritable » identité raciale, elles ne recourent pas à la chirurgie esthétique, mais adoptent certaines caractéristiques esthétiques et partagent leurs vidéos. Une recherche rapide sur YouTube permet de trouver des milliers de capsules de ce type, avec des titres révélateurs, tels que : « Look Korean Right Now », « Get Monolids in Seconds » et « East Asian Skull ».

#ToutesDesFemmes

Cette nouvelle mode rejoint l’actualité récente qui est rythmée par des débats de plus en plus étranges sur le sexe et le genre. Le 1er juin 2022 paraissait aux Etats-Unis un documentaire intitulé «What is a woman ?». Narré par le commentateur et activiste politique américain de droite Matt Walsh, ce film met en scène une série d’entretiens durant lesquels cette question est posée à une variété de féministes, professionnels de la santé et universitaires. Leurs réponses sont tour à tour embarrassées, confuses ou obscures. Il semble que personne ne soit en mesure de résoudre cette énigme. Bien plus effrayant que n’importe quel bon film d’horreur ! Comment en sommes-nous arrivés là? Il semble, à tour le moins, qu’être « une femme blanche hétéro et cisgenre » est désuet.

Trans : un panier garni

Il y a encore une décennie, le terme femme relevait d’un sens commun largement partagé sur l’ensemble du spectre des sensibilités morales et politiques. Il désignait : un humain adulte femelle, avec des organes génitaux correspondant à cette définition. De nos jours, force est de constater, que l’exercice requiert la connaissance d’une riche nomenclature articulée sur une métaphysique du sexe et des identités trans. Produit de concert par les associations LGBTQ et certaines niches académico/politiques, le transgenrisme est un panier garni de ressources. Leon de Winter, cinéaste, scénariste, romancier et chroniqueur néerlandais en joue dans une chronique décapante.

Je suis « transfical »

Il l’affirme, en tant qu’adepte du RCTA, son identité profonde n'est pas singulière. « Oui, j'en ai plusieurs. Je suis multi-spirituelle par nature. Après avoir fait mon coming out en tant que chirurgien noir et expert en défense, je fais à présent mon coming out avec ma deuxième identité : je suis transfiscal ».

« Lorsque je reçois des avis d’impôt avec la fameuse icône bleue, je préfère les jeter immédiatement. Pourquoi ? Je me dis toujours : je viens de payer, n'est-ce pas ? Que ce soit vrai ou non n'a aucune importance. C’est ainsi que je le vis et le ressent. Je viens de payer et, bon sang, voilà déjà le prochain avis ? Une personne est transfiscale si son identité la plus profonde est définie par la conviction qu'elle vient de payer le fisc. Je vis donc la réception de ces missives bleues comme une provocation. Je les vis comme une forme de transphiscalophobie. J'exige que le fisc cesse d'envoyer ces courriers terrorisants ».

Une transfiscalité militante

Et de poursuivre : « Et lorsque je parle à des amis de mon âme transfiscale, presque tout le monde semble s'identifier à une transfiscalité totale ou partielle, surtout lorsque les budgets du CO2, du climat, de l'agriculture et autres sont débattus à la Chambre basse (NDLR : Tweede Kamer). Dois-je créer le Parti des transfiscalistes ? Parce que je veux œuvrer pour la visibilité et l'égalité des chances de la communauté transfiscale ».

« Le transfiscalisme touche ainsi par exemple le ministre du climat Rob Jetten, qui veut réduire l'augmentation de la température mondiale de 0,000036 % Celsius avec 28 milliards d'euros, mais n'est-ce pas là la raison d'être des transfiscaux ? Je suis donc un chirurgien noir transfiscalier/expert en défense et mes titres sont : docteur et professeur. Heureusement que nous vivons à une époque où l'on peut être ce que l'on est, n'est-ce pas ? Vous votez pour moi ? ».

De la haute voltige intellectuelle dans l'exercice de style que l'on ne peut qu'applaudir !