Les Belges iront voter le 9 juin 2024. Ce n’est pas la qualité de notre système éducatif en déliquescence ni la nécessité d’une réforme de l’État qui les préoccupe, mais le pouvoir d'achat. Les Belges sont dans le flou quant à l’évolution du coût de la vie. Cet enjeu est considéré comme le plus important dans les trois régions du pays : 71% des Wallons interrogés indiquent leur pouvoir d'achat comme le facteur qui influenceraient le plus leur vote. A Bruxelles, c'est 61% et en Flandre, c'est 53%. Voici les détails du grand sondage réalisé en ligne par RTL, Le Soir, Het Laatste Nieuws et VTM NIEUWS (*)

Une perte de pouvoir d’achat

Entre la pandémie et la crise énergétique, les chocs socio-économiques de ces dernières années ont impacté une majorité de la population pour qui l’écart entre les revenus et les dépenses se resserre. Lorsqu'on leur demande si leur pouvoir d'achat a augmenté, diminué ou est resté le même au cours de l'année écoulée, seuls 41% des Belges indiquent qu'il est resté le même. Selon une étude réalisée par ING, pour 65% des Belges les courses en particulier occupent une plus grande part dans leur budget mensuel qu’il y a cinq ans.

« Les Belges sont en outre nombreux à penser que cette tendance va perdurer dans les prochaines années. 54% pensent que, par rapport à aujourd’hui, ils dépenseront une plus grande part de leurs revenus dans les courses quotidiennes dans 5 ans. Dès lors, compte tenu du système d’indexation automatique des salaires qui existe en Belgique, les Belges considèrent probablement implicitement que les prix de l’alimentation et de l’énergie vont continuer à augmenter plus rapidement que le reste et semblent considérer qu’ils sont dans l’incapacité de diminuer leur consommation. »

C’est à Bruxelles et en Wallonie que le malaise est le plus fort : seuls 27% des Wallons interrogés estiment que leur pouvoir d'achat est resté stable par rapport à 2022. Il s'agit de 33% des Bruxellois.  En Flandres, on parle de 59%.

Approvisionnement énergétique

Le deuxième thème le plus influent est celui des prix de l’énergie et de la sécurité de l’approvisionnement. Viennent ensuite l'avenir de notre sécurité sociale (44%), l'accès aux soins de santé (43%), la lutte contre la criminalité, la lutte contre la corruption et les scandales politiques et financiers (42%). Il existe cependant certaines variations entre les régions. Si les Bruxellois et les Wallons placent l'accès aux soins de santé en troisième position - la moitié des Wallons indiquent qu'il s'agit d'un des thèmes les plus importants - ce thème est beaucoup moins déterminant en Flandre.

Plus frappant encore : les Wallons et les Bruxellois sont nettement plus nombreux à considérer la protection de l'environnement comme l'un des thèmes les plus importants. À Bruxelles, ce chiffre est de 40%, contre 32% en Flandre. Normal, c'est là que les écolos et les gauchistes endoctrinent principalement ! Il est également frappant de constater que peu d'électeurs du Vlaams Belang se soucient de l'environnement (10 %) par rapport aux électeurs des autres partis.

La migration prioritaire en Flandre

La migration est principalement un thème électoral en Flandre. Chez les Flamands, l'immigration contrôlée figure dans le top 3 : 44% des Flamands indiquent qu'il s'agit d'un des thèmes qui sera le plus décisif au moment de décider pour qui ils voteront. Cela joue un rôle majeur notamment auprès des électeurs de la N-VA (63%) et du Vlaams Belang (71%). Côté francophone, on retour principalement cde thème chez les électeurs du MR (56%).

A Bruxelles et en Wallonie, le nombre de personnes pour qui il est extrêmement important est nettement inférieur : respectivement 35% à Bruxelles et 36% en Wallonie. Ils attachent beaucoup plus d'importance à la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales : pour 44% des Bruxellois et 47% des Wallons, il s'agit d'une priorité absolue. En Flandre, seuls 35% considèrent cela comme l'un des thèmes les plus importants pour 2024. On retrouve principalement ces électeurs parmi Groen, Vooruit ou PVDA.

Intentions de vote

En Wallonie, les socialistes recueillent 23,9% des intentions de vote devant le MR stable à 20%. Le PTB est en net recul à 14% des intentions de vote, au même niveau qu’Ecolo alors que les Engagés recueillent 13,8%. DéFI ne parvient toujours pas à dépasser les 5% dans le sud du pays.

A Bruxelles, le PTB est donné en tête avec 19,3% des intentions suivi du MR avec 18,1% et des écologistes avec 16,8%. Le PS continue de chuter. Il est désormais classé quatrième avec 15,7%. DéFI et les Engagés suivent avec respectivement 9,1% et 7,2% des intentions de vote.

En Flandre, la domination du Vlaams Belang se confirme avec 25,1% des intentions de vote suivi par la N-VA à 22%. Vooruit, frappé de plein fouet par le départ de Conner Rousseau, ne recueille plus que 13,8%. Le CD&V est quatrième à 11,7% suivi du PTB/PVdA à 9,7% et de Groen à 9,2%. L’Open Vld, parti du Premier ministre Alexander De Croo, poursuit sa descente. Il est classé à la dernière place avec 7,1%.

 

(*) À propos du sondage

Ce sondage a été réalisé en ligne par Ipsos entre le 4 et le 11 décembre auprès de 2.600 Belges âgés de 18 ans et plus. Elle concerne 1.000 Wallons, 600 Bruxellois et 1.000 Flamands . La marge d'erreur maximale est de 3,1 pour cent en Flandre, 3,1 pour cent en Wallonie et 4 pour cent à Bruxelles.