Quand des hauts-fonctionnaires outrepassent leurs droits avec un sentiment d’impunité et de toute-puissance, c’est le rôle d’une presse libre qu’incarne le PAN de les mettre, éléments probants à la clé, le nez dans leur caca ! Selon nos très bonnes sources, les petits arrangements entre amis concoctés par Pascal Becco depuis 10 ans au sein de son département de recouvrement du SPW dépassent très largement les substantiels privilèges légaux déjà octroyés, en tant que fonctionnaire, par sa haute fonction.

Les faits directs

De manière générale, les services de recouvrement du SPW fonctionnent avec 7 huissiers centralisateurs, à charge pour eux de redistribuer à des études locales pour les exécutions éventuelles. Concernant la Province de Liège qui est divisée en 4 entités géographiques appelées « Lots » qui ont chacune 3 attributaires par lot. C’est pour l’un de ceux-ci que nous avons appris des procédés d’attribution plus que discutables de la part du directeur du département.

Fin 2013, Pascal Becco lance donc un marché public qui lui fait choisir les 3 lauréats. Un choix contesté par l’association momentanée des huissiers Tintin-Dubois-Sinatra qui avait terminé en quatrième position de la procédure ainsi que par une dizaine d’autres plaignants de la profession. Saisi par ceux-ci, le Conseil d’Etat prononce, le 3 novembre 2014, la suspension du résultat, la Région Wallonne ayant utilisé en stoemeling des sous-critères d’attribution non prévus par son propre cahier des charges ! Plus c’est gros plus ça passe… mais heureusement pas pour le Conseil d’Etat !

Rappelé à l’ordre par la haute instance, Pascal Becco promet alors un réexamen des offres. Un nouveau processus durant lequel celui-ci organise, le 2 mars 2015, une réunion dite « technique » pour la transmission future des dossiers, à laquelle il ne convie que les 3 études qui avaient remporté le premier appel d’offre et qui deviendront, 2 mois plus tard, les nouveaux attributaires ! Pascal Becco se justifie alors en précisant qu’il n’avait utilisé que les critères majeurs fixés par son cahier des charges… Et pourquoi ne l’a-t-il pas fait la première fois ? Dans une logique de magouilles, on ne fait pas mieux !

Le Conseil d’Etat ne s’y laissera pas prendre, le 1er juillet 2016, il confirmera l’annulation de ces secondes mesures d’attribution.

Les faits parallèles

On apprendra, dans la foulée, des liens troublants entre Pascal Becco et certains attributaires du marché public :

- Parmi les employées du groupement Resalex, on remarque la présence de Julie Becco, parente proche de Pascal Becco.

- Le pool Interventus engagera à partir de 2016 Anaïs Becco, la propre fille de Pascal.

- Nous relevons également que bon nombre de réunions sont organisées au restaurant « le Robertissimo », durant lesquelles Pascal Becco est plantureusement invité pour distribuer ses passe-droits, notamment par l’étude Bordet (reprise par Arnaud Dumont en 2016), troisième bénéficiaire de la première attribution. Cette bonne table renommée de Chaudfontaine est bizarrement co-gérée par Monsieur Dimitri Hermans, beau-fils de Pascal Becco… plus on est de fous, plus on rit ! 

Sur base de ces éléments, une requête en indemnisation est déposée devant le Conseil d’Etat par les huissiers Tintin, Dubois et Sinatra en septembre 2016. Ils ont évalué leur préjudice à 11 millions d’euros, malgré tous les efforts de la Région wallonne, le Conseil d’Etat reconnait le droit à l’indemnisation et ordonne la réouverture des débats pour fixation du « quantum » (arrêt C.E. n°245.033). Selon la loi, l’affaire aurait dû être traitée endéans les 12 mois… il y a plus de 7 ans ! Une lenteur hallucinante qui s’explique notamment par le mutisme avéré de Pascal Becco à répondre à toutes les questions sur le nombre de dossiers qui auraient dû être transmis dans le cadre d’une exécution normale et de bonne foi du marché… Sa correspondance avec les plaignants manque également de cohérence… Pas fier et pas clair ! Et pour couronner le tout, en décembre 2022, est désignée en toute discrétion une jeune Auditeur-adjoint qui conclut très vite (trop ?) à une indemnisation de l’ordre de 165 000 euros (à peine les frais d’avocats déboursés depuis 2014 !)

Aucun scrupule

Durant cette période où il est successivement mis en cause par le Conseil d’Etat pour son organisation très personnelle d’un marché public, Pascal Becco va, en parallèle, mettre sur pied un système tout aussi particulier. Il propose ainsi en 2015 à tous les huissiers de Wallonie une convention d’un an dans l’unique but de satisfaire très virtuellement à l’obligation de non-discrimination qui s’impose légalement à la Région Wallonne. En 2016, une seconde convention est envoyée à tous pour deux ans mais ce sont toujours les mêmes qui recevront les dossiers dans une totale opacité et sans aucun contrôle !

Par ailleurs, on apprend également de sources autorisées que Monsieur Becco aurait exercé à plusieurs reprises des pressions sur les huissiers pour satisfaire sa répartition, qu’il a affiché son soutien inconditionnel à la création d’une association de fait destinée à favoriser et harmoniser en toute impartialité les relations avec la Région Wallonne en y mettant à sa tête - et sans aucune élection – deux de ses « copains « huissiers », Bernard Bontemps et Guy More. Cerise sur le gâteau, nous ajouterons que depuis le 1er avril 2021, Madame Anaïs Becco a quitté l’étude Interventus (de Bernard Bontemps) pour devenir consultante indépendante (société ABH Linking). Elle intervient désormais pour le compte de différentes études d’huissiers comme « conseillère » pour la gestion de contentieux de masse, particulièrement pour tous ceux reliés à la Région Wallonne… Merci Papa !

Nous restons pantois devant une telle organisation qui permet depuis 10 ans, en toute impunité, à un fonctionnaire de haut-rang d’appuyer des huissiers centralisateurs chez lesquels il fait gonfler le flux des dossiers (forcément au détriment d’autres), en leur suggérant de prendre des « conseils » largement rémunéré auprès de sa gamine, tout en centralisant ses petites affaires, toujours au frais de la princesse, à la bonne et dispendieuse table du restaurant de son beau-fils… 

Nous avons tenté à plusieurs reprises (mais en vain) de contacter le principal intéressé avec pour seule réponse, un message laconique du secrétariat du SPW nous demandant de réessayer plus tard !

Cela fait beaucoup pour un seul homme, sans parler de l’hypothèse émise par certains « anonymes » qu’il pourrait toucher des rétrocommissions ou qu’il bénéficierait de la protection tacite d’un parti socialiste dont il serait fort proche… Mais ne soyons pas mauvaise langue !

Vous avez dit mafieux ? Non, mais un peu Wallon quand même !

Vilain Coco

NB : Les méandres de cette affaires nous réserveront encore d’autres révélations croustillantes. Suite au prochain épisode de ce feuilleton… tout prochainement.