« Les énergies renouvelables ne suffisent pas à répondre aux besoins énergétiques du pays », a déclaré Gilberto Pichetto Fratin, dans un entretien accordé au journal La Repubblica, ravivant la polémique sur le sujet. Et de poursuivre : « lors des référendums, les Italiens ont été invités à exprimer leur opinion sur l'énergie nucléaire de première et de deuxième génération, celle de Tchernobyl pour être précis. Aujourd'hui, les choses ont beaucoup changé ».

Une nucléaire durable

La voie proposée par Gilberto Pichetto Fratin est celle du nucléaire durable : « Pas de grandes centrales, mais de nouvelles technologies ». C'est dans cette optique que la Plateforme Nationale pour un Nucléaire Durable a été mise en place au ministère de l'Environnement. « L'intention est de développer des lignes directrices et une feuille de route dans quelques mois, avec un horizon de 2030 et 2050, pour suivre et coordonner le développement de nouvelles technologies nucléaires à moyen et long terme, avec un accent particulier sur les petits réacteurs modulaires (Smr) et les réacteurs de génération IV, et de comprendre les répercussions possibles de ces technologies en termes de sécurité et de coût-bénéfice du système ».

Selon le calendrier indiqué par le ministre, des propositions de parcours pour une éventuelle reprise de l'utilisation de l'énergie nucléaire en Italie doivent être élaborées dans un délai de 6 mois. En fait, une feuille de route complète doit être élaborée dans les 7 mois, suivie de la rédaction de lignes directrices avec des actions, des ressources, des investissements et des calendriers dans les 9 mois.

Sure et propre

Pour Gilberto Pichetto Fratin : « Il ne s'agit évidemment pas de proposer l'utilisation de grandes centrales nucléaires de troisième génération en Italie, mais d'évaluer les nouvelles technologies sûres de l'énergie nucléaire innovante. La transition énergétique se fait avec réalisme et pragmatisme. Pour répondre aux demandes de l'industrie et compenser la discontinuité des énergies renouvelables, nous devons investir dans la recherche sur la dernière génération d'énergie nucléaire. Ce n'est pas une option. Produire une énergie sûre et propre est une priorité ».

Ne pas perdre de temps…

« L'Italie ne peut pas perdre de temps : l'objectif de revenir à une production d'énergie propre et sûre grâce à l'énergie nucléaire, à partir des prochaines années, doit être clair », c'est ce qu'a aussi déclaré le vice-premier ministre et ministre des infrastructures et des transports, Matteo Salvini.

Les activités de la plateforme - coordonnées par MASE (Promoting sustainabiliy in Italy), avec le soutien de RSE (Research on the Energy System) et d'Enea (Agence nationale pour les nouvelles technologies, l'énergie et le développement économique durable) - viseront également à renforcer la contribution de l'Italie à la recherche universitaire et à l'enseignement supérieur, à mettre en œuvre la coopération et la participation au niveau européen et à coordonner les projets et les activités au niveau national entre les universités et les organismes de recherche.

Quand certains pays européens avancent, alors que d’autres reculent…