Communiqué du 15 octobre 2023

« La situation humanitaire dans la bande de Gaza est catastrophique. Assiégée, soumise à des bombardements massifs et meurtriers, la population palestinienne est privée d’eau, de nourriture, de médicament, de carburant et d’électricité depuis déjà une semaine ».

Réponse : La question de l'eau est une question centrale pour Gaza dont le sous-sol retient une nappe aquifère très importante qui peut subvenir aux besoins des Gazaouis pour 92%; 6% de la consommation est vendue par Israël et 2% vient de la désalinisation de la mer. En 2018 notamment, une étude a été publiée sur les problèmes liés à cette nappe aquifère, mais aussi sur la responsabilité du Hamas qui je le rappelle administre SEUL la bande de Gaza et a reçu de la communauté internationale des centaines de millions de dollars dans le cadre de projets liés notamment à l'assainissement des eaux. Ce rapport pointait par ailleurs la responsabilité des pays donateurs quant au contrôle des fonds et/ou des matériaux acheminés (Cfr : la question des tuyaux financés à hauteur de 10 millions d'euros par la France en 2023 et qui ont été détournés par le Hamas notamment). Cette étude mentionne notamment que : « la principale source d'eau de Gaza, son aquifère, s'épuise et sa qualité diminue en raison de l'intrusion de l'eau de mer, de l'infiltration des eaux usées et du ruissellement agricole. L'approvisionnement énergétique irrégulier de Gaza limite considérablement le fonctionnement de ses installations de traitement de l'eau et des eaux usées. Les guerres récurrentes entre Israël et le Hamas ont endommagé les infrastructures hydrauliques de Gaza »

En 2021, voici ce que le journal indépendant Al-Monitor titrait : « Les habitants de Gaza craignent le pire après l'interdiction des puits par le Hamas. L'Autorité de l'eau et de la qualité de l'environnement, affiliée au Hamas, interdit le creusement de puits sans licence, alors que de nombreux habitants de Gaza souffrent d'un manque d'eau potable ».

En ce qui concerne l'électricité, Israël n'a aucune obligation de quelque sorte de fournir de l'électricité à Gaza qui bien entendu est indispensable au Hamas pour poursuivre ses attaques. Il n'y a aucune disposition dans le droit international et le droit des conflits armés qui oblige à continuer nourrir la main qui vous frappe!

« Cette punition collective insupportable constitue, au regard du droit international humanitaire, un crime de guerre ».

Réponse : Rien que cette désinformation démontre à minima une ignorance en matière de Droit des conflits armés (DCA). Un élément essentiel du DCA est évidemment d'éviter les morts de civils et de protéger les innocents. C'est l'application de trois principes fondamentaux: la distinction, la nécessité militaire et la proportionnalité. 

Le principe de distinction nous dit que les parties au conflit doivent faire la différence entre les civils et les combattants, les attaques ne pouvant pas être dirigées contre des civils. Le Hamas ne l'a évidemment pas appliqué et aucun expert digne de ce nom surveillant la situation de près sur le terrain n'a pu produire un rapport fiable indiquant que Tsahal avait intentionnellement visé des civils gazaouis. Cela ne signifie pas qu’Israël dans sa réponse ne provoquera pas de victimes collatérales... comme n'importe quelle guerre malheureusement.

Le principe de nécessité militaire permet de prendre des mesures nécessaires pour accomplir un objectif militaire légitime; ceci n'est en rien interdit par le droit international humanitaire.

Quand estime que le blocus est un crime de guerre, il désinforme et manipule.  Il faudrait que leurs conseillers revoient la définition du crime de guerre.

Ceci ne veut PAS dire qu'un blocus n'a pas de répercutions humanitaires et que la création d'un couloir humanitaire pour le passage de vivres, de médicaments par des tiers - organisations de la société civile par exemple- ne doit pas être organisée, mais SI ET SEULEMENT SI cette aide n'est pas détournée par l'autre partie au conflit (n'oublions pas en 2012 les missiles amenées dans les ambulances palestiniennes à Gaza).

Les Conventions de Genève et de la Haye donnent des instructions précises sur la manière d'organiser un blocus qui respecte le droit international. Voici la règle de base : les blocus sont permis en droit international SAUF s'ils sont délibérément organisés pour affamer la population. Or, Tsahal a démontré qu'elle a laissé les Gazaouis se diriger vers le Sud pour ne pas tomber sous les bombes. Le Hamas a non seulement interdit à la population de fuir vers le Sud, mais a organisé des explosions sur la route menant vers le Sud pour stopper les Gazaouis et a cimenté le point de passage à Rafah.

« Les habitants de Gaza se meurent alors que la moitié d’entre eux ont moins de 18 ans »

Réponse : Sur quelles statistiques se base Ecolo ? Si ce n'est en réalité sur l'entièreté des données pour Gaza et la Cisjordanie. 

Le Bureau central des statistiques palestinien, en 2022, faisait savoir que « le pourcentage d'individus âgés de 0 à 14 ans représentait 38 % de la population totale, dont [...] 41 % dans la bande de Gaza ». Un chiffre à peine supérieur à celui fourni par la CIA : l'agence américaine de renseignement évoque pour sa part 39,75% d'individus âgés de 0 à 14 ans. Elle est aussi l'une des rares à proposer une pyramide des âges de la population gazaouie. Une répartition des habitants qui illustre la jeunesse de la population. Sauf que, NON il n'y a pas 50% de jeunes de moins de 18 ans à Gaza : 18 ans est l'âge médian.

D'autre part, il faut tenir compte de la croissance de la population gazaouie avec un taux de natalité élevé. À Gaza, il serait compris entre 3,4 et 3,9 enfants par femme, selon les sources. Soit deux enfants de moins qu'il y a 20 ans, mais à un niveau qui est similaire à celui de plusieurs pays africains, parmi lesquels le Zimbabwe, le Ghana ou Madagascar.

« Ne peuvent en aucun cas justifier de telles punitions collectives »

Réponse : L'objectif d'Israël, répété à maintes reprises, a toujours été de détruire le Hamas définitivement en lui coupant ses ressources et de sauver les otages .

Bien évidemment, cela ne signifie pas qu'Israël ne s'impose pas de limites! Notons que le Comité International de la Croix Rouge indique que par définition « les nécessités du combat militaire vont à contre-courant des exigences humanitaires... ». C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'objectif du droit international humanitaire est d'établir un équilibre entre les impératifs militaires et les exigences humanitaires. De là découle le troisième principe, celui de proportionnalité.

Le principe de proportionnalité interdit les attaques dans lesquelles le ratio pertes collatérales de civils, la destruction de leurs biens, serait plus important que le gain militaire. L'argument de proportionnalité n'a rien à voir avec la vengeance ou la punition càd l'intention de frapper son ennemi autant qu'il vous a frappé. Il ne s'agit PAS non plus de comparer les capacités militaires et technologiques ni le nombre de morts ou de destruction des deux côtés.

La plupart des intervenants - journalistes et représentants politiques hostiles à la légitime défense d’Israël - usent et abusent de ce principe de façon erronée. Si l'on appliquait ce principe de proportionnalité littéralement,  Israël devrait répondre de la même manière à savoir massacrer des jeunes dans un festival de musique, violer et torturer des femmes, enfants et bébés, les brûler les mains attachées dans le dos, déshonorer les corps et emmener des otages, dans les mêmes proportions!!! 

De façon pernicieuse et pour entretenir cette idée d'une violation du principe de proportionnalité, le Hamas continue à utiliser des boucliers humains pour agrandir l'asymétrie face à Israël (qui avec le Dôme de fer possède une technologie bien plus avancée). Cette manipulation permet donc à bon nombre de journalistes et de politiques - et de professeurs d'université aux propos orientés (@rtbf) d'ânonner la prétendue violation du principe de proportionnalité ce qui est bien évidemment FAUX.

Or ce que je décris ci-dessus n'est pas le principe de proportionnalité en droit international. En réalité, le principe de proportionnalité permet en droit des dommages collatéraux nécessaires à atteindre des objectifs militaires. Dès lors, au plus l'objectif est important, plus légitime est le risque de dommages collatéraux importants.

« De plus, il renforce considérablement les risques d’un embrasement de la région, et bien au-delà »

Réponse : Faux. L'objectif d'Israël est d'éliminer un groupe terroriste génocidaire, le Hamas qui tue de façon INDISCRIMINÉE hommes, femmes, enfants qu'ils soient Israéliens ou Palestiniens. Ecolo se garde bien de commenter les émeutes des Gazaouis de juillet 2023 contre le Hamas qui ont été réprimées dans le sang par le Hamas.

Tout comme Ecolo se garde de communiquer sur le blocage par le Hamas des routes menant vers le poste-frontière de Rafah.

Outre le droit international dont je viens de rappeler des principes de base, je rappelle les principes de légitime défense qui, selon la Convention pour la Prévention et la Condamnation des Crimes de génocide, obligent Israel à anticiper et punir tout crime de génocide au nom de la communauté internationale.

Il est évident qu'Israël - où des milliers de Gazaouis vont travailler - fait tout et même plus pour limiter le nombre de blessés et de morts, annonçant systématiquement les endroits des frappes de façon précises (nom du quartier, des rues, messages radio, tv, tracts). Sa tâche est d'autant plus difficile puisque le Hamas cache des munitions dans les hôpitaux et les écoles - preuve s'il en est que des journalistes ont été invités à interviewer des terroristes du Hamas et se sont vus donner l'adresse d'un hôpital. 

À nouveau le principe de distinction dont j'ai parlé plus haut oblige tout combattant à SE DISTINGUER DES CIVILS ce que le Hamas ne fait évidemment pas.

Je ne vois dans ce communiqué d’Ecolo aucune honnêteté et pire encore, aucun respect pour les rescapés des attentats de 2015 et 2016. Je ne vois qu'une occasion ratée de se taire.

Et ceci vaut aussi pour #LFI !

Fundji Benedict
Traducteur interprète. Économiste. Politologue et anthropologue. Juriste spécialisée en droits humains