Ligne éditoriale
Vous faites peut-être partie de ceux qui pensent qu’être journaliste est une profession en laquelle l’on ne peut plus avoir confiance. Rassurez-vous, c’est un sentiment très répandu. Et nous-mêmes, journalistes, nous nous posons de plus en plus la question des conditions d’exercice de notre métier. C’est pourquoi, nous souhaitons vous offrir un autre prisme en lecture. Parce que des naufrages politiques, économiques, sanitaires, sociaux et environnementaux, il y en a eu beaucoup trop ces dernières années. Mais, pas seulement. Ce sont aussi tous ces sujets qui passent sous les écrans radar d’une presse mainstream et qui ne sont jamais traités ou traités à l’unisson, sans aucune analyse alternative offerte. Ce sont enfin, tous ces experts, chercheurs, chefs d’entreprise, tous spécialistes dans leur segment de métier, à qui la parole n’est jamais donnée, les médias subventionnés préférant valoriser les opinions d’un même noyau dur aux intérêts complexes, voire parfois connexes. Des volets entiers touchant aux préoccupations citoyennes ne sont ainsi peu ou pas explorés. De facto, les frustrations se transforment en colères, le peuple se sent incompris par une presse téléguidée et sous l’influence des pouvoirs établis et, partout, la démocratie recule alors que les autocrates prennent sournoisement le pouvoir.
Dans ce paysage médiatique trouble, les journalistes apparaissent de plus en plus comme les nouveaux « chiens de garde », ceux qui affirment ce qu’il nous faut penser dans la droite ligne de nos gouvernements au lieu de décrypter avec sens critique un fait d’actualité. Or, les trains qui arrivent à l’heure, cela n’intéresse personne ! Le « tout positif » consensuel, comme le « tout négatif » parti pris, laissent peu de place au regard. Alerter le public, de manière libre et non muselée, afin que chaque individu se forge un avis éclairé, c’est cela normalement assurer un journalisme de qualité. C’est aussi ce journalisme précieux que le PAN, volontiers provocateur, préserve sur le ton de la satire depuis 1945.
A l’heure du virtuel, toutefois, une transition vers le numérique s’impose. Le PAN prend donc un nouveau virage en 2023 et développe sa plateforme en ligne. Pan.be se veut être un média, résolument optimiste, avant tout rigoureux et toujours impertinent, qui souhaite (re)donner matière à réfléchir, en toute indépendance éditoriale, en diffusant une information non biaisée. Le contenu, des papiers courts et des formats longs, repose sur l’expertise d’une équipe de journalistes d’investigation chevronnés qui défendent la liberté de la presse et des sources vérifiées. Parce que l’éveil des consciences est levier, l’équipe entend alimenter avec conviction un journalisme de « solutions ». Comment ? En recréant un vrai débat, sans ingérences, ce qui ne peut que redonner du sens à notre rôle de contre-pouvoir, et faire sens, pour communiquer sans tabous sur les crises actuelles. C’est notre responsabilité première et notre engagement durable.
Alessandra d’Angelo
Journaliste – Rédactrice en Cheffe