Après des mois de crispation et d'intenses débats, la loi immigration a finalement été promulguée par le président de la République. Le texte, dont 35 articles ont été totalement ou partiellement retoqués par le Conseil constitutionnel, a été publié au Journal officiel de ce 27 janvier. Durcissement de l'accès aux prestations sociales, quotas migratoires annuels, resserrement des critères du regroupement familial : le Conseil constitutionnel a retoqué de nombreuses mesures adoptées sous la pression de la droite.

74% des Français veulent moins d’immigration

Le président des Républicains Éric Ciotti a dénoncé vendredi « un hold-up démocratique » du Conseil constitutionnel qui « prive le peuple français de sa souveraineté ». Qualifiant cette décision de « scandaleuse », M. Ciotti a également accusé sur RMC le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius de « collusion » avec le président de la République Emmanuel Macron pour « faire obstacle à la volonté du peuple français qui veut moins d’immigration ». Selon un récent sondage réalisé en mai 2023, quelque 74% des personnes interrogées considèrent qu'il y a trop d'immigrés en France.

Les Français veulent également rendre le pays moins attractif socialement (68%), inscrire dans la Constitution le principe d'assimilation (66%) et même déroger aux traités européens (62%). Le soutien se retrouve du côté des sympathisants LR, mais aussi de ceux de la majorité présidentielle, Renaissance. Les personnes interrogées sont à l'inverse très critiques envers l'exécutif - 72% d'entre eux ayant une mauvaise opinion de l'action en la matière, à l'exception des sympathisants macronistes.

Une duperie

Le Conseil constitutionnel n’est « pas là pour rendre des services politiques, mais une décision juridique », a souligné son président Laurent Fabius sur France Inter vendredi.

« Le peuple français ne peut plus décider, le parlement n’a plus de droit », retacle Éric Ciotti. Le Conseil des Sages vient de « priver les Français de leur décision au travers de leurs parlementaires », rappelant que le président de la République Emmanuel Macron a toujours refusé de mener un référendum sur la question de l’immigration. « Le gouvernement a dupé les Français, plus que les parlementaires », conclut-il.