A vouloir laver plus blanc que blanc, l’Europe finit par devenir aussi dogmatique que le gouvernement nord-coréen. On vous dresse le topo ? C’est simple : plutôt que de favoriser les innovations technologiques en imposant un bilan carbone neutre pour les véhicules du futur, l’Europe avait préféré signer la fin des moteurs thermiques et ce, dès 2035, soit demain pour les départements « recherche et développement » des constructeurs ! Un coup de massue terrible : les batteries des véhicules électriques coûtent un pont (tout en étant majoritairement importées de Chine, #dépendancequandtunoustiens), ce qui tue le « business model » des constructeurs « low-cost » et même de certains généralistes (et par voie de conséquence, de toute une série de particuliers inquiets pour leur mobilité individuelle). A l’autre bout de l’échelle, les constructeurs qui se sont forgés une réputation sur l’excellence de leurs moteurs thermiques, comme Ferrari, Porsche et Lamborghini, voient cette décision comme un coup de poignard dans le dos ! C’est alors que de nombreux pays, dont l’Allemagne de Porsche et l’Italie de Ferrari, décidèrent de ne pas signer l’accord et d’imposer une exception pour les moteurs tournant à l’essence synthétique…

L’essence synthétique, la solution miracle ?

Pour résumer, l’essence synthétique est produite à partir d’énergies renouvelables. En captant le CO2 dans l’air nécessaire à sa production, l’essence synthétique compense donc les émissions directes de CO2 produites lors de sa combustion. En clair, les véhicules carburant à l’essence synthétique émettent des gaz à effet de serre, mais ces émissions sont compensées par la captation du CO2 nécessaire à la production de ce même carburant. Une solution remarquable d’ingéniosité, il faut le souligner, mais qui pourtant, n’efface pas tous les maux des moteurs thermiques : les particules et autres rejets polluants sont toujours émis à un niveau local. Pas sûr donc que les LEZ, les fameuses zones à basses émissions, acceptent ces motorisations… Et puis, surtout, il y a le problème du coût et de la production : actuellement, un litre de carburant synthétique revient à plus de 50 euros le litre… Hors taxes ! Et les capacités de production actuelles sont extrêmement réduites…

En clair ?

Voilà donc une solution fort ingénieuse, mais qui risque de ne rien changer finalement. D’abord parce que le coût prohibitif de ce carburant le rend inaccessible à la classe moyenne. Ensuite parce que les moteurs carburant à cette essence seront sans doute interdits dans les grands centres urbains. Enfin parce que cet amendement arrive extrêmement tard : les constructeurs, dopés à l’électrique par l’Europe depuis de nombreuses années déjà, ont déjà arrêté leurs investissements dans le moteur thermique pour se consacrer sur l’électrique. Bref, c’est un coup dans l’eau, un de plus. Il aurait été tellement plus sage d’opter pour une transition douce, pourquoi pas en autorisant un mélange carburant fossile/synthétique, afin d’adoucir la pilule… 

Positivons : en dépit de tous ces bâtons dans les roues, les ingénieurs prouveront peut-être leur ingéniosité en trouvant une solution miracle ! En effet, quand l’Europe ne cesse de se tirer des balles dans les pieds en imposant un type de mobilité qu’elle ne peut se permettre, il faut bien des esprits sacrément inventifs pour sauver la mise !