La recherche du profit immédiat passe pour du génie. Quasiment personne ne paye l’impôt ; les principaux contribuables étant, eux aussi, étrangers. La défense du pays est elle aussi ruinée de la sorte : l’Armée du géant africain n’est pas capable de neutraliser la milice d’un nain, le M23 dirigé par Kigali. Bref, une faiblesse endémique. Le poids des mentalités est le pire ennemi des Congolais.

L’on connaît la ritournelle : c’est à cause des uns, c’est à cause des autres, tandis que l’analyse des facteurs congolais est trop souvent éludée. Pourtant, il est notoire qu’aucun pays du globe n’a pu préserver son indépendance en escomptant qu’autrui s’en charge de façon désintéressée. L’observation vaut à fortiori pour l’Armée et le Trésor public. Sans restructuration de l’Armée, qu’en attendre pour la défense du territoire ? À l’évidence, rien. En réalité, le Trésor public n’existe pas sans ce que la communauté internationale y injecte, à défaut d’impôts perçus par l’État lui-même. Finances et budget sont des ministères qui administrent leur propre assistanat en laissant le pays sous perfusion des bailleurs de fonds internationaux. Courte vue ; enlisement prolongé. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a l’habileté de contourner progressivement les obstacles et joue d’autres cartes.

À défaut d’entreprises locales aptes à investir, il mise sur de nouveaux investissements étrangers « en vue de la mise en place des accords stratégiques gagnant-gagnant » selon sa déclaration lors du récent forum international minier d’INDABA 2023 à Capetown. L’exercice a ses limites, mais le fait est que des miniers prennent à leur charge des pans locaux de développement, notamment des écoles. 

À défaut d’Armée congolaise opérationnelle, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a obtenu la venue de contingents militaires Est-Africains. Mais il lui a rapidement fallu rappeler à ces derniers qu’ils n’étaient pas là pour soutenir le M23. Bien expliquer les choses… Cette force régionale a un côté « septième compagnie ». Le Chef de l’État a souligné qu’elle était investie d’une mission offensive et que le M23 aurait dû être désarmé pour le 15 janvier 2023. Quel jour sommes-nous ?  Au Conseil des Ministres du 10 février 2023, ce fut le moment de constater l’existence de « pesanteurs fonctionnelles qui affectent l’action de la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est dans l’exécution de son mandat » (sic). Pesanteurs fonctionnelles, en clair, la force régionale ne fiche rien ou pas grand-chose comme les casques bleus de la MONUSCO qui, à leur décharge, n’ont pas de mission offensive. Lasse, la population rêve du soutien de Poutine. Des mercenaires roumains vus sur place viennent d’être, malgré eux, à l’origine de la rumeur enthousiaste de l’entrée en guerre russe. C’est dire que les Occidentaux devraient mieux soutenir le Congo en une perspective eurafricaine constructive : une intervention militaire serait plus salvatrice pour le Congo que les colonies de Bisounours gauchistes que charrient les ONG. Si vis pacem para bellum. Delenda M23. Delenda Bisounours.