L’on apprend que le Pape François a averti son Armée en soutane, à l’instar de tout général partant en campagne, en lui offrant en partage cet état d’esprit revigorant : « Souvenons-nous-en : le sacerdoce et la vie consacrée deviennent arides si nous les vivons pour nous servir du peuple au lieu de le servir. Il ne s’agit pas d’un métier pour gagner ou avoir une position sociale, non plus pour s’occuper de la famille d’origine », ajoutant qu’il fallait vaincre « la médiocrité spirituelle, le confort mondain, la superficialité ». À bon entendeur, Salut ! Au passage, il a fait tomber deux têtes, histoire d’être mieux compris : deux prêtres qui exploitaient une boîte de nuit et une surface commerciale ; les voici d’office défroqués. Et l’Église, en ordre de marche.

Mais la restauration de la paix passe surtout par l’action militaire. Un canon vaut mille mots à portée de compréhension des pires butors. Ça vous exauce une prière, tout de suite. Quand on explique bien… Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a doté le pays d’une amorce de puissance. Il a engagé l’assainissement des FARDC (Forces Armées de RDC) minées par la corruption (ventes d’armes aux rebelles, etc.). Certes, tout n’est pas réglé, il y a loin de la coupe aux lèvres, mais l’on constate une évolution : des mercenaires roumains en renfort, des forces locales mises à contribution, des FARDC moins entravées par l’entrisme rwandais, une mobilisation générale de l’opinion, une opération de recrutement militaire à l’échelon national, des sukhois (avion de chasse russe) remis en état de voler, bientôt des drones armés chinois. 

Et, avant tout, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a obtenu la levée de restrictions onusiennes concernant les fournitures d’armes. Il a réussi également à mettre sur la sellette Paul Kagame et son odieuse instrumentalisation du génocide au Rwanda ; d’autant que l’on sait maintenant la part qu’il a prise à celui-ci. Tout s’inverse : c’est de génocide au Congo dont le Pape François a parlé lors de sa récente visite à Kinshasa, s’écartant du texte officiel de son discours. Le paravent victimaire ne dissimulera plus les exactions rwandaises en RDC. Les chancelleries occidentales multiplient les signaux à Paul Kagame. Washington l’a enjoint, plus fermement qu’auparavant, dit-on, à donner l’ordre du retrait du M23, cette branche de l’Armée rwandaise travestie en groupe rebelle. Des dirigeants africains ont, eux aussi, agi en ce sens auprès de Kigali. L’Église catholique en appelle à la paix. Le Pape François exhorte les Congolais : en substance, assumez-vous. L’on songe à l’encouragement du Pape Jean-Paul II durant la guerre froide : « N’ayez pas peur ». Moscou en a payé le prix ; Kigali le payera à son tour. La victoire congolaise, Deus le veult, Dieu le veut !