En 2019, le salaire horaire moyen des femmes dans l’UE était inférieur de 14 % à celui des hommes. Dans les États membres, l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes était le plus important en Autriche, en Estonie, en Allemagne et en Lettonie (environ 20 %) et le plus faible en Italie, au Luxembourg et en Roumanie (moins de 5 %). Cet écart de rémunération entre les femmes et les hommes dans l’UE est plus important parmi les personnes à revenu élevé, les travailleurs hautement qualifiés et ceux qui bénéficient d’un statut privilégié sur le marché du travail en ce qui concerne l’âge, la durée du travail, les dispositions contractuelles et les responsabilités hiérarchiques. En ce qui concerne les secteurs d’activité, ce sont les services financiers qui affichent de loin le plus grand écart de rémunération entre les sexes, atteignant près de 30 %. 

Une perte de potentiel économique

Le « plafond de verre » renvoie au fait que les femmes peuvent progresser dans la hiérarchie entrepreneuriale ou politique, mais seulement jusqu'à un certain niveau. Elles sont ainsi en grande partie absentes du sommet de la hiérarchie. Selon l'Institut pour l'Egalité des Hommes et des Femmes, les femmes se heurtent à ces freins aussi bien dans le secteur privé que dans la fonction publique, mais également dans bien d’autres domaines tels que les syndicats, les fédérations patronales, les ONG, les autorités académiques et les partis politiques. 

Le manque de compétence des femmes peut difficilement être invoqué puisque parmi les jeunes générations, les femmes ont en moyenne un niveau d’instruction plus élevé que les hommes. Le plafond de verre engendre une perte énorme de potentiel. Au-delà des considérations culturelles et éducatives, l’OCDE rappelle qu’une utilisation plus efficiente du capital humain développé par les femmes peut stimuler la croissance dans un contexte de ralentissement durable de cette dernière et de vieillissement des populations. Les entreprises caractérisées par un équilibre de genre au niveau du management obtiennent en effet de meilleurs résultats.

Vers plus de transparence

Le 6 décembre 2021, Le Conseil européen a adopté une position commune sur un projet législatif proposé par la Commission concernant la transparence des rémunérations. Le texte proposé vise à donner aux travailleurs les moyens de faire respecter leur droit à l'égalité des rémunérations pour un même travail ou un travail de même valeur entre les hommes et les femmes au moyen d'un ensemble de mesures contraignantes en matière de transparence salariale. « Il est tout simplement impossible de justifier que les femmes continuent de gagner beaucoup moins que leurs homologues masculins. Grâce à l'accord intervenu aujourd'hui au Conseil, l'UE franchit une étape importante dans la lutte contre la discrimination salariale et la suppression de l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes », a déclaré Janez Cigler Kralj, ministre du travail, de la famille, des affaires sociales et de l'égalité des chances.

Le droit à l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes pour un même travail ou un travail de même valeur est inscrit dans le traité de Rome. À la suite de l'accord intervenu entre les États membres, le Conseil a entamé des négociations avec le Parlement européen afin de parvenir à un accord sur un texte final.