
Lors du Conseil « Transports, télécommunications et énergie » de ce mois de juin, la ministre autrichienne de la Mobilité, Leonore Gewessler, a mis en garde contre une « discrimination à l'encontre des personnes âgées ». Elle la considère comme « une charge inutile pour les citoyens âgés et cela ne conduira pas à une réduction significative du nombre d’accidents ». « Nous sommes très critiques à l'égard de la proposition de rendre les examens de santé obligatoires à partir de 70 ans », a aussi déclaré, dans la foulée, le ministre allemand des transports Volker Wissing. Nous aurions pu leur insuffler les arguments suivants à la faveur de leurs prises de position.
Des ainés plus prudents
Pour l’IBSR, les conducteurs de plus de 65 ans sont beaucoup moins dangereux. Et pour cause. Ils ont souvent une longue expérience, ils s’adaptent mieux aux conditions de circulation, ils évitent de rouler la nuit, ils n'effectuent plus que de courtes distances, ils circulent moins les heures d’affluence, ils respectent plus souvent les limitations de vitesse et ils manipulent moins leur téléphone portable au volant.
Une santé préservée
En leur faisant inutilement renoncer à la conduite, les seniors accélèrent leur déclin mental et physique. Telle est la conclusion d'une méta-étude américaine, réalisée à partir de 16 recherches sur le sujet et menée par les scientifiques de la Mailman School of Public Health rattachée à l'université de Columbia. Selon les chercheurs de cette université new-yorkaise, les seniors qui ne prennent plus le volant ont 68% de risque en plus de mourir dans les 5 ans que ceux qui continuent de conduire et cinq fois plus de risque d’aller en maison de repos.
Les experts américains soulignent également que les personnes âgées laissant leur voiture au garage réduisent de moitié leur cercle amical et familial. Ce qui favoriserait les périodes dépressives. « Conduire est un marqueur fort de liberté et d’indépendance. C’est un vecteur de lien social. Les personnes âgées qui arrêtent de conduire substituent les activités intérieures et domestiques aux activités extérieures, ce qui nuit à l’activité physique », précise Thelma Mielenz, l’une des chercheuses.
En s’adaptant
Une étude menée par l'institut Vias conclut que 82% des conducteurs âgés de 65 ans et plus peuvent encore conduire, moyennant une adaptation de leur permis de conduire. Au total, 1678 seniors ont été testés sur base de critères médicaux, neuropsychologiques et liés à la conduite pratique. Seuls 18% des conducteurs de plus de 65 ans ont été déclarés inaptes à la conduite. Toutefois, parmi ceux déclarés aptes, 45% ont été contraints d'adapter leur véhicule et 68% se sont vu également imposer une restriction tel que le port de lunettes ou des déplacements limités dans un rayon de dix kilomètres.
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