Où se tourner pour trouver du pétrole rapidement ? 

Là où il y a du pétrole et où il pourrait être produit, mais où il n’est pas pour autant extrait. Le choix est donc soit l’Iran, soit le Venezuela, deux pays sous embargo pour « non-respect » des règles internationales non écrites. Il ne saurait être question de changer d’attitude à l’égard du régime des mollahs, d’autant qu’ils aident la Russie en lui vendant des drones. Reste le Venezuela sous le coup de sanctions pétrolières imposées en 2019 à la suite de la réélection du président socialiste Nicolas Maduro après sa réélection de 2018, non reconnue par les pays de l’OCDE. Maduro a pu rester au pouvoir avec l’aide de l’Iran et… de la Russie.

Le pays possède les plus grandes réserves de pétrole du monde, un peu plus de 300 milliards de barils, soit plus que l’Arabie saoudite, bien qu’une grande partie soit de « mauvaise qualité ». Mais sous la direction des nouveaux révolutionnaires bolivariens — Hugo Chávez puis Nicolas Maduro — il n’a pas été en mesure de produire plus de 0,7 Mb/j en raison des sanctions américaines, du sous-investissement, du mauvais entretien et de la gestion par les amis du gouvernement. Chávez avait licencié le personnel compétent et l’avait remplacé par des amis militaires. Avant cela, le pays produisait 3,3 Mb/d.

L’occasion fait le larron

Dès son élection, Joe Biden a laissé entendre qu’il était prêt à lever les sanctions sur le pétrole vénézuélien, mais il fallait trouver le bon moment. Lors de la COP-27, censée réduire la consommation de combustibles fossiles, le président français Emmanuel Macron a été surpris en train de parler au président vénézuélien dans un couloir et lui a dit que « le continent se recompose », ce qui peut être traduit par « nous n’achèterons plus de pétrole à la Russie et nous avons besoin du vôtre ». 

Maduro est acculé, car sa gestion est une honte : depuis qu’il a remplacé Hugo Chávez en 2013, sept millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays en raison de la crise politique et économique ; la pauvreté touche 80 % de la population. Conscient de l’opportunité d’échapper à cette misère tout en quittant les sanctions, Nicolas Maduro a lâché prise et a donné l’autorisation d’entamer des négociations avec l’opposition tout en acceptant de demander aux Nations unies de superviser un fonds destiné à fournir de la nourriture, des soins de santé et des infrastructures aux Vénézuéliens.

On ne peut rien contre l’or noir

Immédiatement, le 26 novembre, Washington a autorisé Chevron à reprendre son rôle historique dans la production et l’exportation du pétrole vénézuélien, à pomper à nouveau du pétrole et à exporter le brut du pays sud-américain vers les États-Unis. La licence est valable six mois et sera ensuite renouvelée automatiquement tous les mois, juste pour vérifier que Maduro se comporte comme il l’a laissé entendre.

Ce changement diplomatique est un revers pour l’Iran et la Russie, qui ont soutenu Maduro, mais aussi un grand danger pour eux, car si le Venezuela redevient un grand exportateur de pétrole comme il l’a été — et peut l’être encore plus étant donné ses vastes réserves — il leur sera plus difficile de prétendre vendre beaucoup de pétrole. Il s’agit donc d’un changement important dans la géopolitique de l’énergie. 

Les accords verts de l’UE, les COP et la propagande verte ne peuvent rien contre l’or noir. Il restera l’énergie des transports pour de nombreuses décennies à venir. Espérons qu’il sera également bénéfique pour le peuple vénézuélien.