Ces policiers d’élite font partie de la Direction de la protection. Elle a été créée en 2014 à la suite de l'optimalisation de la Police Fédérale et fait partie de la Direction générale de la police administrative. Elle prend en charge l'ensemble des missions de protection spécialisées de la Police Fédérale. Depuis 2019, c'est le commissaire-divisionnaire Jean-Hubert Nicolay qui en assure la direction. Chaque membre de la Direction de la protection a suivi une ou plusieurs formations spécifiques lui permettant d'effectuer les missions à haut risque qui lui sont dévolues. 

Une formation d’élites

Mélange de tests théoriques, physiques et situationnels, la formation distillée permet, entre autres, d’évaluer la résistance au stress, la persévérance et la motivation des candidat(e)s. L’unité d’élite recherche des personnalités au caractère fort, avec de l’endurance et un potentiel, notamment en conduite, en maîtrise de la violence avec et sans arme à feu, mais aussi en tactiques. Connaître les techniques d'observation pour pouvoir effectuer discrètement une observation, connaître les modes opératoires possibles que les bandes criminelles utilisent pour faire échapper un détenu à ses accompagnateurs ou pour éliminer le détenu lui-même lors d’un transfert en faisant usage de la violence ou de la ruse, savoir se déplacer dans un couloir, un escalier ou un ascenseur, maîtriser la situation géographique des prisons, palais de justice, Safe places et hôpitaux sont des savoir-faire et des savoir-être incontournables.

Connaître les techniques d'intervention possibles afin de fouiller et de menotter un détenu en toute sécurité est également requis, comme savoir le neutraliser, le cas échéant. Cette unité spécialisée gère également la protection de personnalités menacées et les escortes de transports de valeurs. Ils doivent donc aussi maîtriser les techniques de sécurisation des déplacements en véhicules et connaître parfaitement la géographie de la  Belgique. Les G.0.T.T.S. effectuent parfois aussi des interventions discrètes en civil. 

Une menace toujours présente

Les G.O.T.T.S. savent parfaitement comment gérer la menace, une menace toujours présente dans notre pays. Au total, 218 signalements de menace en lien avec le terrorisme ou l’extrémisme ont été dénombrés en 2021, ressort-il du rapport annuel de l’Organe de coordination pour l’analyse de la Menace (OCAM). Un peu plus de 50% des menaces recensées ont été évaluées d’un niveau 1, c’est-à-dire faible. Un tiers des signalements prend sa source dans une idéologie djihadiste tandis qu’un peu plus d’un dixième des signalements relève de l’extrémisme de droite. Seule une menace, celle représentée par l’ex-militaire armé Jürgen Conings, a été évaluée comme étant très grave et imminente (niveau 4).

La grande majorité des signalements de menace ont un profil de lone actor, c’est-à-dire un individu isolé qui prévoit d’agir seul. La plupart de ces acteurs isolés n’ont aucun lien structurel avec des groupes terroristes ou extrémistes. L’utilisation d’explosifs, d’armes à feu et de véhicules bélier sont les options envisagées. D’autres Modi operandi sont également rapportés : incendie volontaire, acte de sabotage, assassinat ou enlèvement. Les réseaux sociaux et applications de messagerie demeurent les moyens privilégiés d’émission de menaces.