Allez comprendre la zenitude des Belges. Quand chez nos voisins du sud, on sort les gilets, les pavés, voire la guillotine à la moindre tentative de réforme, le Belge reste affalé dans son canapé devant Netflix, une canette de bière à la main. L’habitant du plat pays serait-il un ardent lecteur de Jonathan Swift qui disait que « les promesses sont comme la croûte des pâtés, elles sont faites pour être rompues », au point d’être résigné à tout ? Ou serait-il tout simplement désabusé par cette succession vertigineuse de gouvernements tous plus incompétents les uns que les autres ?

Toujours est-il que la Vivaldi a cinq gros dossiers sur la table. Cinq sujets qui pourraient respectivement nous plonger dans le noir, dans la dèche, dans la double dèche, dans l’insécurité, voire nous faire trimer jusqu’à 107 ans selon que l’on parle du dossier de la prolongation du nucléaire, de la réforme fiscale, du budget 2023, de la crise de l’asile, ou de la crise des pensions. Et tant qu’à faire, saupoudrez le tout de crise énergétique et vous obtenez un cocktail explosif.

Mais la crise est ailleurs…

Le problème, c’est que derrière ce gros foutoir, il y a une autre crise, de celle qui pourrait même être bien plus profonde que toutes celles mentionnées ci-dessus. Il s’agit d’une crise de confiance dans les politiques. Dans un contexte de corruption généralisée, comment ces gens que nous avons élus et que nous payons grassement chaque mois, peuvent-ils retrouver une once de crédibilité ? En nous sortant des solutions magiques et raisonnées pour chaque dossier ?

Or, ce que l’on voit, c’est une majorité qui se tire dans les pattes, qui se chamaille comme des gamins à une cours de récré. Un gigantesque bordel où Ecolo prend le problème de l’asile à l’envers en lorgnant du côté des personnes sans abri, où le CD&V et le MR ne s’accordent pas sur le vaste plan de la réforme fiscale et où le nucléaire divise tout le monde, en dépit d’un truc que tout le monde a oublié : le bon sens. Rajoutez à cela des pics sur Twitter ou lors des interviews télévisés entre tous ces mioches et vous obtenez un soap opera parfaitement indigeste… Pour ne pas dire écœurant. 

Plus que jamais, dans ce climat corrompu et ce, du gouvernement régional au gouvernement européen, les politiques doivent redorer leur blason. Pourtant, on sent bien que le gâteau s’effondre. Pas qu’il n’ait jamais été appétissant. En dépit de ces dossiers brûlants, la Vivaldi pourrait bien nous jouer les Arlésiennes avec au choix, des mesurettes temporaires et/ou une patate chaude refilée au prochain gouvernement. Dans tous les cas, les citoyens seront lésés. Comme pour les paquets de chips avec la « shrinkflation ». Il ne faut dès lors pas s’étonner si les Belges prennent des mesures radicales lors des prochaines élections, qui se tiendront en 2024… Après tout, même si on n’est pas aussi réac’ que nos voisins du Sud, la Muette de Portici nous a quand même fort inspirés !