De grandes artères ouvertes à tous les usagers faibles sans la crainte d’un accident avec un véhicule lourd, des artistes qui s’exercent à chaque coin de rue et des food-trucks savamment dispersés sur le territoire pour rassasier les estomacs creux après l’efforts, tel est le concept. Ainsi, cette vision utopique de la cité sans automobiles serait réalisable. Elle serait l'approche du futur de la ville qui mise sur la proximité, l'activité physique et la vie en communauté. 

L'utopie irréalisable

Tout cela n’est que poudre aux yeux, un monde parfait sur papier concrétisé à grands frais d’argent public l’espace d’une journée, où tous les ingrédients sont réunis pour que chacun puisse y prendre du plaisir. Pour, finalement, nous amener à la conclusion que cette journée sans voiture, eh bien, on l’imaginerait bien tous les jours de l’année. Le but ultime étant de nous prouver à quel point la voiture démolit et pollue la ville, mais aussi les relations sociales. Alors oui, bien sûr, une petite journée par an (voire bientôt deux, rapporte la rumeur) où on sort le vélo, les rollers et la trottinette, c’est rigolo. Mais toute l’année ? Comment croire la chose tenable ? Déjà, utiliser sa voiture est une habitude dont il n'est pas facile de se défaire et plusieurs études le confirment. 

Comment oser aussi croire au changement d’habitudes des travailleurs urbains, chauffeurs de taxis, livreurs, plombiers, chauffagistes, entrepreneurs qui dépendent de leur véhicule pour travailler, prospérer et vivre ? Et il faudrait aussi combattre des décennies d'un paradigme prônant la liberté individuelle et le statut social que confère la voiture. Le bilan est négatif, si ce n’est la source de plaisir éphémère que le moment procure. Alors qu’on arrête de nous pomper avec cette Journée !