Les chiffres avancés par le Secrétaire d'Etat compétent, Mathieu Michel (MR), ont révélé une scandaleuse réalité : le gouvernement fédéral loue près de 500.000 mètres carrés de bureaux dans 887 bâtiments. Non, ce n’est pas la crise du logement pour les fonctionnaires car 20% de cette surface, soit environ 100.000 mètres carrés, restent inutilisés ! Une surface équivalente à la quasi-entièreté des palais du Heysel… Vide et payée, entre autres, sur le dos des indépendants qui sabordent souvent leur propre salaire pour payer leurs impôts ! 

Des bâtiments vides 

Un exemple de cas invraisemblable ? Celui d'Eurostation, un bâtiment situé près de la gare du Midi à Bruxelles. Le gouvernement y a loué 77.000 mètres carrés pour la modique somme de 1,4 million d'euros, mais seule la moitié de cette surface est utilisée ! Une situation qui dure depuis un sacré bail, à savoir près de 20 ans ! En effet, depuis 2005, l’autre moitié du bâtiment est inoccupée… La cerise sur le gâteau ? Un contrat de location qui court jusqu'en… 2035 ! Un tel exemple de gaspillage n’est que mépris envers la population et une preuve irréfutable de l’incompétence crasse de ces organismes étatiques, à commencer par la Régie des Bâtiments. C’est en effet elle qui a pour mission d'abriter les services de l'administration et des SPF. Pour ce faire, cette fameuse Régie débourse environ… 450 millions d'euros par an pour louer une série de bâtiments pour le gouvernement fédéral ! Dans le privé, les responsables seraient virés pour faute grave. Dans le public, cela engendre un petit communiqué Belga à peine relayé par la presse généraliste.

L’Etat Belge, acheteur compulsif ?

Parallèlement à cette annonce, le gouvernement fédéral nous faisait part de sa volonté de se séparer d’une bonne partie des bureaux vides en sa possession. Il faut bien se donner un peu de consistance… Et toujours dans l’optique de redorer son blason, il y a peu, ce même gouvernement annonçait sa volonté d’investir dans l’achat de bâtiments plutôt que dans la location. Une opération « plus rentable ». Encore faut-il espérer que cette fois encore, la fièvre acheteuse ne brûle pas les doigts de nos émissaires ! 

Or, cela semble plutôt mal parti : selon les journaux Echo et De Tijd, des négociations aussi discrètes qu’exclusives seraient en cours entre la Commission européenne et le gouvernement fédéral. Le sujet ? Ce dernier compterait acheter pour un milliard (sic) d’euros de biens immobiliers à la Commission ! Avec le télétravail qui règne en maître, l’Europe entend diminuer drastiquement sa présence physique sur le territoire en se séparant de la majorité de ses bâtiments bruxellois, soit 350.000 m² de bureaux, principalement situés dans le quartier Léopold et sur la rue de la Loi. L’idée serait de rénover ce bâti puis de le « redéployer en collaboration avec des promoteurs immobiliers ». Une opération d’une envergure qui laisse pantois, tant elle paraît à l’opposé de la politique de « downsizing » citée ci-dessus ! 

Autre exemple criant de fièvre acheteuse ? Cette fois, c’est du côté du gouvernement bruxellois qu’il faut lorgner : ce dernier a annoncé l'acquisition de 1000 logements « clé sur porte » à vocation sociale depuis 2019 ! 

Une brique dans le ventre, les divers gouvernements de ce pays ? Oui, mais malheureusement pas grand-chose d’autre que du mortier entre les oreilles des émissaires !