Alors qu’il se dirige vers la sortie du commissariat,  en passant près de l’accueil il reconnait un ancien braqueur, Patrick Mahler, qui vient de purger une peine de 30 ans de prison. Lavallée surprend ce qui se murmure : l’homme vit à présent chez sa sœur….

Sur recommandation de Rizzo, l’enquêteur va déposer sa valise dans une pension de famille tenue par un certain Antonio Da Silva. En fait, c’est plutôt un petit hôtel vieillot, hors du temps. 

Extrait :  En descendant pour déjeuner, j'ai croisé Antonio, le concierge, toujours aussi loquace. Il me signale le message reçu la veille, que je n'avais pas pris en rentrant à l'hôtel, tend une feuille pliée vers moi avant de glisser dans un même souffle que la télé me grossit; un sourire borde son visage. Un « merci » forcé en prenant le message, le glisser dans ma poche, découvrir ses lèvres ouvertes sur ses dents jaunies par le temps et le tabac. « Il dit quoi ? » Silence. Je le sens cherchant sa phrase tout en papillonnant du regard, je ne lui laisse que peu d'échappatoires. « Ne me dites pas que vous ne lisez pas les petits secrets de vos clients. Pas à moi. » Il se traîne vers une porte de service, maugrée des mots que je devine. Il fuit. Je sais maintenant pourquoi on dit un « rat d'hôtel » ; ça chuinte quand ça se sent coincé et part se terrer dans son trou.

Après quelques investigations sur les lieux de l’exposition, sur l’endroit approximatif du braquage, il croise Lise Dewandre, une journaliste TV qui bosse sur la même affaire. 

Le lendemain, après avoir écouté quelques ragots, laissé filer le temps et alors qu’il déambule dans les rues de Stavelot, il voit une silhouette familière sortir de la devanture éclairée d’une librairie-bouquinerie. Il le reconnait à sa démarche de taulard, sa façon de longer les murs, une vieille habitude des cours de prison : Mahler. 

Curieux, il franchit la porte vitrée. Il entend alors les bribes informes d’une conversation, détourne la tête pour regarder d’où cela vient. « Elle a d’abord été pour moi un mouvement évanescent, quelque chose qui marque, puis une chevelure et une noblesse dans le port, quelque chose de sauvage aussi. Ses yeux, ses traits, à tel point que le gars à côté faisait notaire sur le retour, plus petit, plus modeste, mais cette femme ! Grande, mince et belle, la quarantaine assumée sous sa toison rousse nacrée de fils blancs, elle dégageait l’aura des grandes dames, des filles sauvages… »

  • — Je peux vous aider ?
  • — Je regarde, balbutia-t-il.

Le type qui était avec elle frôla alors Guillaume Lavallée en rigolant : « l’envoûtement de la macralle » asséna-t-il d’un rire goguenard.

Il venait de faire la connaissance de Saskia, la sœur de l’ex-taulard, et croisé André, surnommé « Buick ».

Après Le roi de la forêt, 2020 et Le jugement de Dieu en 2021, Christian Joosten entraîne ses lecteurs dans une troisième aventure menée par Guillaume Lavallée. 

Rouge Macralle, huit jours d’une enquête palpitante pour fouiner, flairer, échanger des informations et distribuer quelques coups. La traque est lancée, les crocs-en-jambe inattendus. 

Rouge Macralle – Christian Joosten - Weyrich Éditions (coll. Noir Corbeau) - 2023 - ISBN 9782874898778