Il était une fois trois jeunes diplômées de l'Académie de police de Los Angeles, intelligentes et séduisantes, Sabrina Duncan (Kate Jackson), Jill Munroe (Farrah Fawcett-Majors) et Kelly Garrett (Jaclyn Smith), recrutée par le mystérieux Charles Townsend (la voix de John Forsythe) pour leurs qualités de « fins limiers ». Au fil des saisons, l'invisible Charlie ne communique avec ses « Anges » que par l'intermédiaire d'un enregistreur et chaque semaine, les détectives de choc se voient confier des missions complexes à dénouer, qui exigent des compétences uniques en matière d’infiltration, une garde-robe variée et de la laque ultra strong pour une tenue supérieure de leur coiffure, le tout recouvert d’un vernis brillant jusqu’au bout des ongles, symbolisant le rôle émergents des femmes indépendantes et libérées dans le paysage télévisuel des années 1970.

Il est vrai qu'en 1976, la grande majorité des rôles joués par les femmes à la télévision jusqu'à cette date étaient des rôles domestiques et certainement pas des working girls férues d’investigation. Quelle analogie avec PAN, me direz-vous ? Le même effet de levier qu’assure aujourd’hui la rédaction afin de donner à ces trois femmes journalistes fraîchement arrivées la possibilité d’exercer leurs talents d’investigation au même titre que leurs confrères masculins, alors qu’en Belgique francophone, seul 35% du contingent de la profession est féminin.

Occupons le terrain !

Les femmes journalistes sont davantage diplômées que leurs confrères, toutes tranches d’âge confondues. Et pourtant, elles sont sous-représentées dans les catégories hiérarchiques supérieures. Peu sont rédac’chef. Plafond de verre, assignation genrée à certaines rubriques (telles que le Lifestyle, la santé ou la cuisine) et violences organisationnelles (notamment du sexisme, de l’intimidation et des comportements inappropriés), les résultats de l’enquête sociologique 2018 sur le portrait-type du journaliste détaillent un cocktail professionnel qui entrave la féminisation du métier. Seul 18% de femmes assurent des rubriques politiques ou économiques et 6% seulement se retrouvent dans le sport. L’argument avancé par les hommes ? « Il faut des reins solides, il faut être fort pour faire ce métier de terrain. Et les hommes sont naturellement plus forts ! » (sic). Heureusement que ce paternalisme suranné ne fait pas partie de l’ADN de PAN. La rédaction espère donc que vous prendrez un réel plaisir à lire les analyses d'Ergotine, Alessandra et Typhanie, avant que d’autres certainement ne les rejoignent.

Note de la rédaction : ce billet est écrit par une femme journaliste. N’y voyez donc aucun sexisme de la part de la rédaction par la référence faite à « Charlie’s Angels ». Au mieux, une certaine forme d’autodérision.

Pour consultez ici l’étude 2018 sur le profil du journaliste belge : http://www.ajp.be/telechargements/profil-des-journalistes/2018_etude.pdf

Pour participer à l’enquête nationale 2023 :

https://lapij.ulb.ac.be/journalistes-belges-en-2023/