Le réseau de train Saudi Railway (SAR) en Arabie saoudite a célébré les résultats de la formation de ses premières conductrices dans une vidéo partagée sur son compte Twitter et publiée le jour du Nouvel An.

Un discours officiel inclusif

Sur fond de réformes sociales dans ce pays ultraconservateur, elles sont aujourd’hui 32 conductrices retenues par les autorités sur une liste de 28.000 candidates à parcourir en deux heures les 450 kilomètres séparant les villes saintes de La Mecque et de Médine, à une vitesse pouvant atteindre 300 kilomètres par heure. La part des femmes saoudiennes dans la population active a plus que doublé depuis 2016, passant de 17 % à 37 %, à la faveur du nouveau discours officiel plus favorable à l’inclusion des femmes, promu par le prince héritier Mohammed ben Salmane dont le pouvoir réprime parallèlement les militantes féministes.

Encore de  fortes disparités

Depuis 2016, les femmes ont fait des progrès considérables sur le marché du travail. Elles peuvent désormais occuper un plus grand nombre d'emplois, notamment des postes dans les secteurs du transport et de la logistique, qui leur étaient auparavant interdits. Le fait de pouvoir conduire leur a également donné plus d'indépendance et la liberté de poursuivre leur éducation et leur carrière. Cette tendance devrait se poursuivre alors que le gouvernement travaille à la réalisation de ses objectifs dans le cadre de Saudi Vision 2030, un plan établi pour diversifier l'économie et réduire sa dépendance au pétrole.

Le taux de chômage des Saoudiennes reste néanmoins élevé, atteignant 20,5 % en 2022, contre 4,3 % pour les hommes, poussant les autorités à privilégier l’embauche de leurs citoyennes au détriment des nombreux immigrés qui, jadis, effectuaient les métiers les moins qualifiés. Le « défi » qui était d’abord « d’encourager des femmes à rejoindre la population active » ayant été relevé, il s’agit désormais de « créer un nombre suffisant d’emplois pour les milliers de Saoudiennes qui entrent sur le marché du travail », précise Meshal Alkhowaiter, économiste saoudien basé aux États-Unis, à l’AFP